Piou-Piou Pleure

2015 - CDR
Détails : Eretic - Discogs


Et vous savez quoi ? Dès le début de cette galette, on a le sentiment de ne pas vieillir. Ces vers que les oiseaux bectent. Ils sont encore là. Les mêmes qui louvoient dans l'ampoule rectale. Ceux de l’album Jouir En Chantant. Ceux des opéras porno-sociaux. Ceux de Costes. On ne vieillit pas. On trouve ces vers partout. L'oiseau Piou-Piou en a ras le bol de ces vers. Les vers de Baudelaire. Album sinistre par l'ambitus musical qu'il utilise. Tantôt noise, tantôt poét(r)ique, Costes surprend encore par la transe haïtienne et voodoo dont il fait preuve. Dies Irae d'église mixé dans la techno-thrash, vraiment, pilonnant de manière cathartique les drames de l'âme du Quetzalcoatl que l'on est. A attendre la becquée de la part de maman gouvernement.
- Maman ! Maman ! Le monsieur il m'a touché !
- Oh ! Mais mon p'tit oiseau ! Si quelqu'un t'a touché alors je t'interdis de rentrer dans le nid !
- Mais Maman !!!
- *flop flop flop* (bruit d'ailes de Maman oiseau qui part au loin).
Solitude. Défonce mentale. Piou-Piou pleure et navigue dans les ombres des lueurs noires que l'on cauchemarde trop souvent dans les reptations habituelles de nos logiques. Y'à des gens qui disent... Qui disent que Costes, c'est mauvais ! Et si seulement c'était mauvais, alors cet album va les convaincre. Impossible de se passer des mélodies de cette galette pour les amateurs d'Art Vrai. Les autres : on s'en fiche. Implorant le Dieu nombriliste que l'on a tous en soit, sans jamais pouvoir le prier ; Costes invoque ses toutes nouvelles diatribes pour niquer la bien-pensance hellénique et contemporaine. Prions dans une église pour sanctifier nos mauvaises pensées. Accords tritons batraciens, accordés sur un « Bontempi », Costes appose certainement ici, un sacré coup d'boutoir dans l'éviction du « censé », dans l'expression des « sens ».

Auteur : Kad