2016 - CDR
Détails : Eretic
Costes avait déjà servi notre fratrie en 2015 avec le LP live « Costes au piano à queue » intitulé Le Fantôme D'Archie Shepp. Un vinyle que je trouve particulièrement réussi, tant par sa qualité sonore, que par les titres choisis, qui conviennent parfaitement à un registre piano. Ce vinyle sortit chez Charivari avait été initialement enregistré en live (donc avec des gens dans le public), aux Instants Chavirés, sorte de lieu de pèlerinage pour Jean-Louis.
Là, il remet le couvert ! Avec le CD « concert piano chant », autrement appelé Trash Romantique, le bras vert-alien de Costes semble possédé, déjà sur la pochette. Ce disque sorti début 2016 possède les qualités d'improvisation que l'on connait de Jean-Louis, et des pistes parmi les plus belles (dans le sens commun) qu'il ait pu inventer. A vrai dire, cette liste de titres s'accorde pour la plupart aux versions que l'on peut connaitre sur les albums. Mais, il y a un « mais » ! Les arrangements de certains titres sont vraiment novateurs, je trouve qu'il y a une sorte de « lâché » sur ces quelques pistes, surtout une fois qu'elles sont bien entamées. Les mélopées sont directement chantées en tête comme d'après les albums, mais il y a un certain côté « impro » surprenant. Il y a aussi ces pistes (par exemple, « La Gaule Du Matin » sorti initialement sur l'album Un Sparadrap Sur L’Anus) qui sont proprement recomposées, ça en fait un nouveau morceau ! On y retrouve les deux personnages cultes en train de se prendre le chou, mais cette fois-ci, dans une ambiance tantôt « be-bop » tantôt mélodramatique qui convient justement à ce titre, trop souvent prit pour l'hymne porno-caca de Jean-Louis. Là tout prend une ampleur plutôt accès mélodrame et profondément jazzy. Juste de la voix, du piano, et beaucoup d'impro qui donnent à ce disque « pseudo-live » un côté très spontané ! (pseudo-live puisque là il n'y pas de public).
Il y a aussi de ces chansons (la fin de « Montre-Moi Ton Zizi » de l'album Enfant Criminel) qui nous emmène dans un pétage de plomb familial assez porno-incestueux qui frise la démence, sans nuances, encore plus que sur album ! Il y a aussi de ces musiques, comme « Rentré Bourré » qui poussent la composition musicale encore plus loin avec les modulations au milieu de la piste, qui feraient presque penser à des gammes chinoises ou japonaise ! Dans le piano tout est bon, j'ai du mal à savoir si tout a été fait d'un coup, car les utilisations de pédales du piano sont bien senties, il y a une profondeur de son très sympa. Il y a même les bruits de chaise/tabouret, qui donnent ce grain particulier derrière la voix. On entend tout, ce live nous fait voyager. Espérons que Jean-Louis fasse un jour aussi un nouveau live avec davantage de pistes de ses albums plus récents, mais je dois dire encore que la sélection des chansons pour ce Trash Romantique est parfaite. Aussi, je note la présence d'une version enregistrée (peut être la première fois pour le public ?) de « Pédé Secret ». Chaque version que j'avais entendue de ce morceau est différente car jouée en live. Et c'est sûrement la magie de ce titre, cette invention folle, cette histoire de merde sur un gode, de vache-qui-rit, cette impro sur Sodome et Gomorrhe, cette descente dans la rue à poil, etc... Ce qui est dingue avec ce genre de titre, c'est qu'on s'approprie l'histoire. Il suffit ensuite qu'on soit fan de l'air principal et hop, ça fait un tube. Costes : la machine à tubes ! Enfin presque, c'est mieux que des tubes. En général les tubes, on s'en lasse après les vacances à la mer. (Ils sont partis à la plaaaaage ! Ils sont partis à la plaaaaage ! Mon meilleur pote et cette salope !). Là, ça colle à la peau.
La technique musicale est impressionnante, et plus je l'écoute, ce live, plus je me dis : mais non en fait. Il a vraiment joué en même temps qu'il a chanté. L'exercice avait pourtant l'air de paraître très dur. Sur le LP Le Fantôme D'Archie Shepp, Costes installe ses compos en y ajoutant un zeste d'impro là où ça lui prend. C'est du moins l'idée que je m'en fais. Sur ce CD live en revanche, on sent que les endroits « pétage de câble » ont leur place d'avance. Ce qui permet (pour au moins la moitié des titres) de retrouver la chanson de la version album « quasiment intacte ». C'est donc, louvoyant entre les flots de mélodies de cette grosse heure de « concert privé », que je m'amuse à découvrir des nouvelles moutures de certaines chansons. Par exemple ce « On Jouit Comme On Peut » de l'album Les Fées, Les Culs, Les Tourments ou son intro « Enculé En Variété » du magistral album éponyme. En vérité et une fois de plus : sur ce CD de Costes, on n'a rien à jeter. L'ascenseur émotionnel est présent et tient en haleine de la première seconde au 19ème titre. 19ème titre, qui, d'ailleurs, fait honneur à l'album Aux Chiottes.
Comparativement au live Le Fantôme D'Archie Shepp, ce CD ne possède peut-être pas de morceaux complètement improvisés tels que « Lalalalaaaaaa », « Cloclo » ou « Le Fantôme D'Archie Shepp » mais développe 11 autres titres aussi déments que d'une douceur extrême. Ah, ça y est, j'ai trouvé un doublement de voix ! Sur « Merde amoureuse » et « Quand Viendra La Guerre ». Un peu de travail de post-prod donc, mais qui n'entrave en rien l'honnêteté et le travail monumental que Jean-Louis nous propose ici. D'ailleurs je me dis qu'il ne serait pas logique de faire un live si c'est pour que les pistes soient moins « illustrées » que sur les versions albums. De toute façon avec un micro live branché sur un octaver, le rendu « double chant » serait là aussi. « Le Frère Mort Sur L'Épaule » fait partie des plus belles interprétations et orchestrations de ce live. Vraiment le piano et l'histoire vivent et vibrent tellement fort dans le cœur que cette chanson est un des pylônes de ce disque. Les mots me manquent pour décrire le punch et la musique de ce titre.
Vers l’issue de l’album, on retrouve « Seule La Musique », si dingue aussi bien en live qu'en album. Et là, on a le droit à un mélange des deux. Des ambiances résonantes du live, et de la profondeur de la tristesse du sujet. On trouve ensuite « Sans Alcool Et Sans Drogue », titre le plus récent de Costes au moment de l’enregistrement de ce disque, avec ces passages dingues au milieu de la chanson, en impro, et qui déboulonnent le titre pour le meilleur ! Un exemple encore de la spontanéité et de l'inventivité du travail vocal et de piano de Jean-Louis, qui n'a pas franchement d'égal dans le genre. Finalement on a « La Musique Vient Du Cœur » de l'album Vétéran Des Rêves Oubliés, qui offre elle aussi des événements mélodiques et vocaux novateurs, comparé à la très belle version album. Pour conclure ce disque, Costes nous offre « La Danse Des Crottes » dont je parlais tout à l'heure. Refrains frénétiques et mesquins qui feraient presque oublier les chansons de cœur que Jean-Louis a enregistré tout au long de ce CD magique (une fois de plus).
Il y a aussi de ces chansons (la fin de « Montre-Moi Ton Zizi » de l'album Enfant Criminel) qui nous emmène dans un pétage de plomb familial assez porno-incestueux qui frise la démence, sans nuances, encore plus que sur album ! Il y a aussi de ces musiques, comme « Rentré Bourré » qui poussent la composition musicale encore plus loin avec les modulations au milieu de la piste, qui feraient presque penser à des gammes chinoises ou japonaise ! Dans le piano tout est bon, j'ai du mal à savoir si tout a été fait d'un coup, car les utilisations de pédales du piano sont bien senties, il y a une profondeur de son très sympa. Il y a même les bruits de chaise/tabouret, qui donnent ce grain particulier derrière la voix. On entend tout, ce live nous fait voyager. Espérons que Jean-Louis fasse un jour aussi un nouveau live avec davantage de pistes de ses albums plus récents, mais je dois dire encore que la sélection des chansons pour ce Trash Romantique est parfaite. Aussi, je note la présence d'une version enregistrée (peut être la première fois pour le public ?) de « Pédé Secret ». Chaque version que j'avais entendue de ce morceau est différente car jouée en live. Et c'est sûrement la magie de ce titre, cette invention folle, cette histoire de merde sur un gode, de vache-qui-rit, cette impro sur Sodome et Gomorrhe, cette descente dans la rue à poil, etc... Ce qui est dingue avec ce genre de titre, c'est qu'on s'approprie l'histoire. Il suffit ensuite qu'on soit fan de l'air principal et hop, ça fait un tube. Costes : la machine à tubes ! Enfin presque, c'est mieux que des tubes. En général les tubes, on s'en lasse après les vacances à la mer. (Ils sont partis à la plaaaaage ! Ils sont partis à la plaaaaage ! Mon meilleur pote et cette salope !). Là, ça colle à la peau.
La technique musicale est impressionnante, et plus je l'écoute, ce live, plus je me dis : mais non en fait. Il a vraiment joué en même temps qu'il a chanté. L'exercice avait pourtant l'air de paraître très dur. Sur le LP Le Fantôme D'Archie Shepp, Costes installe ses compos en y ajoutant un zeste d'impro là où ça lui prend. C'est du moins l'idée que je m'en fais. Sur ce CD live en revanche, on sent que les endroits « pétage de câble » ont leur place d'avance. Ce qui permet (pour au moins la moitié des titres) de retrouver la chanson de la version album « quasiment intacte ». C'est donc, louvoyant entre les flots de mélodies de cette grosse heure de « concert privé », que je m'amuse à découvrir des nouvelles moutures de certaines chansons. Par exemple ce « On Jouit Comme On Peut » de l'album Les Fées, Les Culs, Les Tourments ou son intro « Enculé En Variété » du magistral album éponyme. En vérité et une fois de plus : sur ce CD de Costes, on n'a rien à jeter. L'ascenseur émotionnel est présent et tient en haleine de la première seconde au 19ème titre. 19ème titre, qui, d'ailleurs, fait honneur à l'album Aux Chiottes.
Comparativement au live Le Fantôme D'Archie Shepp, ce CD ne possède peut-être pas de morceaux complètement improvisés tels que « Lalalalaaaaaa », « Cloclo » ou « Le Fantôme D'Archie Shepp » mais développe 11 autres titres aussi déments que d'une douceur extrême. Ah, ça y est, j'ai trouvé un doublement de voix ! Sur « Merde amoureuse » et « Quand Viendra La Guerre ». Un peu de travail de post-prod donc, mais qui n'entrave en rien l'honnêteté et le travail monumental que Jean-Louis nous propose ici. D'ailleurs je me dis qu'il ne serait pas logique de faire un live si c'est pour que les pistes soient moins « illustrées » que sur les versions albums. De toute façon avec un micro live branché sur un octaver, le rendu « double chant » serait là aussi. « Le Frère Mort Sur L'Épaule » fait partie des plus belles interprétations et orchestrations de ce live. Vraiment le piano et l'histoire vivent et vibrent tellement fort dans le cœur que cette chanson est un des pylônes de ce disque. Les mots me manquent pour décrire le punch et la musique de ce titre.
Vers l’issue de l’album, on retrouve « Seule La Musique », si dingue aussi bien en live qu'en album. Et là, on a le droit à un mélange des deux. Des ambiances résonantes du live, et de la profondeur de la tristesse du sujet. On trouve ensuite « Sans Alcool Et Sans Drogue », titre le plus récent de Costes au moment de l’enregistrement de ce disque, avec ces passages dingues au milieu de la chanson, en impro, et qui déboulonnent le titre pour le meilleur ! Un exemple encore de la spontanéité et de l'inventivité du travail vocal et de piano de Jean-Louis, qui n'a pas franchement d'égal dans le genre. Finalement on a « La Musique Vient Du Cœur » de l'album Vétéran Des Rêves Oubliés, qui offre elle aussi des événements mélodiques et vocaux novateurs, comparé à la très belle version album. Pour conclure ce disque, Costes nous offre « La Danse Des Crottes » dont je parlais tout à l'heure. Refrains frénétiques et mesquins qui feraient presque oublier les chansons de cœur que Jean-Louis a enregistré tout au long de ce CD magique (une fois de plus).
Plus de 20 ans d'ambitus de compositions, plutôt axés pour la plupart des titres sur la période 1996/2008. Encore une fois un must, à écouter régulièrement !
Auteur : Kad
Cette chronique a été faite sur la base de la version CDR du disque car sur les différentes versions dématérialisées de l'album il n’y a que 18 morceaux, le titre « Sans Alcool Et Sans Drogue » étant absent de la playlist.